Le ministère de la Santé a annulé deux réunions de négociations avec les syndicats de praticiens hospitaliers.
Cette fois-ci, ils y croyaient : au moment où, à la mi-mars, François Braun, ministre de la Santé, décidait de serrer la ceinture aux médecins intérimaires, en publiant une instruction ministérielle qui menaçait de renvoyer devant le tribunal administratif tout directeur d'hôpital qui oserait rémunérer un médecin intérimaire au-dessus des plafonds autorisés, il convoquait dans le même temps les syndicats de praticiens hospitaliers pour leur promettre de substantielles revalorisations, grâce à l'argent qu'il aurait récupéré chez ces félons de médecins mercenaires. Pensez donc ! François prommettait ni plus ni moins de se partager le magot des intérimaires, estimé à la louche par ses services à 1,2 milliard d'euros. Inutile de dire que les syndicalistes PH le regardaient comme le messie, avec des étoiles dans les yeux. Las ! Deux mois plus tard, alors que les hôpitaux sont à la peine faute de médecins intérimaires ayant fui le navire, Braun décide de sécher deux réunions capitales avec les syndicats de médecins, où il devait justement être question de causer moulaga.
Blocage de Bercy
Bien sûr, ça ne passe pas chez les principaux intéressés. "La veille du week-end, les organisations syndicales représentatives des praticiens hospitaliers (PH) ont appris l’annulation des réunions du 15 et du 16 mai, qui devaient porter sur la revalorisation des carrières et la permanence des soins de nuit et de week-end. La raison : l’enveloppe financière escomptée serait bloquée par Bercy", se désole le syndicat Action praticiens hôpital. Et de rappeler que, si François a taclé les intérimaires en mars dernier, il leur a néanmoins refilé quelques lots de consolation en lousdé : augmentation du forfait journalier d'une centaine d'euros, promotion des contrats de type 2 -des contrats en CDD rémunérés plus de 110 000 euros l'année... "Pour la deuxième fois en moins de deux mois, les engagements envers les praticiens hospitaliers s’envolent. Comment ceux qui ont les clés de la bourse peuvent-ils ignorer le travail constructif, nécessaire réalisé entre les représentants des praticiens hospitaliers et la DGOS d’une part, et les injonctions présidentielles à trouver des solutions avant l’été d'autre part ?", se plaint APH. Et de dégainer sa punchline : "S’il n’y a pas d’argent magique... il n’y a pas non plus de praticiens hospitaliers magiques". APH rappelle qu'il défend deux principales revendications : l'octroi de quatre ans d'ancienneté à tous les PH nommés avant le 1er octobre 2020, et la revalorisation pérenne et décente des gardes et des astreintes médicales. Killuavi !!