Faute d'avoir obtenu gain de cause auprès du conseil d'État, le SNMRH interpelle désormais les parlementaires pour les mettre en garde contre la catastrophe sanitaire qui s'annonce
Le syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux (SNMRH) poursuit son combat contre le plafonnement de la rémunération des intérimaires, coûte que coûte. Malgré la décision du conseil d'État du 11 mai dernier, qui a décidé de ne pas suspendre l'arrêté de mars dernier, lequel arrêté rend opérationnel un contrôle drastique des rémunérations des médecins intérimaires, pour éviter que certaines d'entre elles ne crèvent le plafond.
Ainsi faute d'avoir obtenu gain de cause devant le conseil d'État, Le SNMRH s'en remet donc aux parlementaires. "Le système de santé Français n'est plus capable de soigner vos concitoyens et ce gouvernement continue de nier, de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes !", écrit le SNMRH. Qui poursuit : "Vous regardez passivement la catastrophe...en votant quelques nouvelles lois censés améliorer le système qui toutes...méprisent et repoussent les médecins que vous applaudissiez hier encore, hypocritement." Le SNMRH fait là allusion aux lois déjà votées comme la loi Rist du 26 avril 2021 qui plafonne la rémunération des médecins intérimaires, ou encore à de nouvelles propositions de loi impopulaires chez les médecins libéraux, comme celle de Frédéric Valletoux, ancien président de la FHF, qui veut obliger tous les médecins à participer à la permanence des soins, ou encore à s'inscrire dans une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). "Si vous avez fait le choix de faire de la médecine low cost, sans médecin, contre les médecins...avouez le ! que les Français qui vont mourir précocement grâce à vous le sachent !", s'emporte le SNMRH.
"L'été va être chaud"
Le syndicat de médecins intérimaires met aussi en garde les parlementaires contre l'été qui s'annonce difficile dans les hôpitaux, du fait d'une carence annoncée de médecins remplaçants, mais aussi d'un certain découragement des médecins libéraux, qui n'ont obtenu que 1,50 euro d'augmentation par consultation : "L'été va être chaud, explosif...car les remplaçants ne reviendront pas a l'hôpital bosser à des rémunérations méprisantes pour permettre aux titulaires de prendre des vacances...A 21 €/net, les cardiologue préfèrent aller vendre des chouchous à la plage ! L'été sera catastrophique car les médecins libéraux ne feront aucun effort pour mériter les 1.50 € que vous leur jetterez à la gueule avec mépris...à l'automne prochain."
Remonté, le SNMRH ne baisse pas pour autant les bras. S'il n'a pas eu gain de cause dans sa procédure en urgence, il informe qu'il a attaqué sur le fond l'instruction ministérielle du 27 mars, mais qu'il a aussi l'intention de s'attaquer à la loi Rist du 26 avril 2021, en déposant des questions prioritaires de constitutionnalité. Il veut aussi saisir la justice "contre tous ceux qui propagent des chiffres de propagande (sur les rémunérations extravagantes des médecins intérimaires, NDLR) et la première procédure concernera la FHF qui abuse de cette communication fausse et donc calomnieuse portant atteinte à l'honneur des professionnels de santé que sont les médecins."