Le député Valletoux avait promis de réintroduire dans sa proposition de loi un amendement tendant à la création du statut d'infirmier référent comme lui avait poliment demandé les syndicats d'infirmiers libéraux. L'amendement déposé vide de sa substance le statut même d'infirmier référent.
Alors que les médias mainstream étaient à l'affut, comme un seul homme, de l'adoption ou non d'un amendement du député socialiste Guillaume Garot tendant à restreindre la liberté d'installation des médecins dans les zones surdotées - amendement finalement rejeté - un autre amendement, passé sous silence, a été adopté, et dont les conséquences seront aussi structurantes que celles de l'amendement avorté du député Garot. Il s'agit de la réintroduction de la notion d'infirmier référent, qui avait été présentée une première fois dans la proposition de loi de l'ancien député et médecin urgentiste Thomas Mesnier, proposition de loi qui avait disparu au début de cette année, en même temps que son auteur, vaincu à l'issue d'une législative partielle.
Les promesses n'engagent que ceux qui les croient
Le syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), guettait ce moment. Car le député Frédéric Valletoux lui avait promis de réintroduire ce concept via un amendement présenté en séance publique. C'est, depuis le 9 juin dernier, chose faite, et le Sniil est quasi aux anges, comme on peut le remarquer, à la lecture de leur dernier communiqué : "Le Sniil se réjouit de la réintroduction de cette fonction pour laquelle il milite depuis des années. La réintégration de l’infirmier référent dans le projet accorde une reconnaissance du rôle essentiel des infirmiers libéraux dans la prise en charge des patients." L'amendement en question assure que "tout assuré ou ayant droit âgé de seize ans ou plus peut indiquer à son organisme gestionnaire de régime de base d’assurance maladie le nom de l’infirmier référent qu’il a choisi, avec l’accord de celui-ci. Le choix de l’infirmier référent suppose, pour les ayants droit mineurs, l’accord de l’un au moins des deux parents ou du titulaire de l’autorité parentale".
Pas de renouvellement des soins
Mais quelle sera donc la mission de l'infirmier référent ? "L’infirmier référent assure une mission de prévention, de suivi, en lien étroit avec le médecin traitant et le pharmacien correspondant." Le Sniil regrette que le statut d'infirmier référant ait été amputé de l'une de ses missions les plus structurantes : "Le Sniil regrette toutefois que cet amendement restreigne la mission de l’infirmier référent ne donnant pas la possibilité de renouveler les soins infirmiers pour les patients chroniques. Nous avions fait part de cette possibilité qui apporterait davantage de fluidité dans le parcours de soins des patients chroniques et faciliterait le quotidien des IDEL dans un amendement présenté au député Valletoux le 23 mai".
Force est de constater que les infirmiers se sont fait avoir. Sans nul doute, le député Valletoux est resté à l'écoute du lobby médical pour qui le pouvoir de prescription doit rester entre les mains des médecins, et non entre celles de ces vulgaires infirmiers. Oust, dossier suivant !!